dimanche 18 mars 2018

Début février 1954, Sainte Marie-aux-Chênes (57) : Cliché d'Ovni



Vue aérienne de Sainte Marie-aux-Chênes dans les années 1950-65. (Source : Géoportail)


Comme beaucoup le savent, l'année 1954 a eue son lot sans pareil d'observations à travers la France et les pays limitrophes avec un pic entre les mois d'octobre et novembre. Nous savons aussi qu'elle fut en partie impactée par les effets indésirables de la presse écrite amenant la population à une certaine la psychose d'une part et la recrudescence de canulars abondamment décrits dans la littérature ufologique. Mais voilà, au beau milieu de tout çà peuvent se cacher de véritables cas. Ceci est valable pour toutes les principales vagues d'observations Françaises (1954, 1990, 1993, 1998, 2010 ?). L'épisode "Drovni" (saison automne 2014, printemps 2015) au-dessus des sites sensibles (parc nucléaire), semble être désormais écarté pour d'autres raisons.

Ici je reviens sur un cas publié sur le site Fotocat de Vincente-Juan Ballester Olmos. Il ne m'en voudra pas d'avoir subtilisé ce passage, il s'agit après tout d'une petite partie de notre patrimoine national en terme de bizarrerie ufologique.

Bien ... Il s'agit d'un cliché acceptable que nous devons à Mr Hofmockel résident à Homécourt (54). Les deux autres clichés ce sont soldés par un échec. Malgré sa qualité très moyenne, il est tout de même intéressant, car s'il démontre qu'à l'époque, les faits rapportés n'étaient pas essentiellement nocturnes. 

L'autre détail qui pourrait avoir son importance, c'est la proximité d'un site industriel, en occurrence ici un terril. Ce dernier semble être localisé au Nord de la commune (voir la prise de vue aérienne).

La carte géologique mets en évidence le passage de la faille située au Sud d'Homécourt (54) distante à peine de quelques kilomètres du site de l'observation. Il aurait été plus intéressant au demeurant, si cet hypothétique objet ce serait trouvé directement à l'aplomb de la faille, hors ce n'était pas le cas.




Début février 1954, Sainte-Marie-Aux-Chênes, France. © Jean Hofmockel.



S'il s'avérait que ce cliché soit réellement authentique, cela semble être le cas, pourtant rien ne prouve la véritable nature de l'objet. L'auteur aurait pu très bien monter un canular à l'aide d'un enjoliveur, un disque vinyle ou bien un couvercle de poubelle, le tout agrémenté qu'un récit puisé dans la littérature ufologique pour ficeler son affaire. C'est peut-être le cas, mais comme il n'a jamais eu d'enquête à proprement parler, le doute subsistera ...

Mais s'il avait voulu aller plus loin dans la démarche et faire parler de lui dans les médias, voir récolter une certaine somme d'argent pour les clichés (çà ce négociait à l'époque), nous n'en serions pas là avec un cas isolé, et assez peu connu des ufologues. 

La taille de ce "disque volant" n'est pas vraiment compatible avec ce qui est décrit couramment à l'époque, cet objet semble plus grand que d'accoutumé (le témoin l'estime à 25 mètres de diamètres). En général les témoins relativement proches de ces objets décrivent plutôt une taille comprise entre 8 et une quinzaine de mètres tout au plus, mais pourquoi pas après tout ... 

La description de descente en feuille morte est très courante à l'époque et caractéristique des objets ayant une forme de disque, cymbale ou soucoupe.

Ce qui semble évident au premier abord sur cette photo, c'est le disque noir, s'agit-il bien de l'objet en question ? Il paraît bien petit pour un engin de 25 mètres de diamètre. Bon, effet de perspective trompeuse dirons-nous, je ne suis pas spécialiste en décryptage d'images.

En revanche j'apporterais peut-être plus d'importance aux tracés verticaux blanchâtres que nous voyons à droite. On les rencontre assez fréquemment sur les photos décrites comme véritables. Ils sont obtenus lorsque ces "disques volants" décollent rapidement du sol et en fonction du réglage des appareils photo. Mais il peut tout aussi bien s'agir d'un défaut de pellicule ou autre chose venant perturber la prise de vue.

Ceci pour dire qu'une photo ne pourra jamais constituer une preuve en soit, surtout en absence d'un récit cohérent derrière comme c'est souvent le cas sur les réseaux sociaux et les plateformes de vidéos. Avec d'avantages de données, il est possible d'aller plus loin, mais les témoins éventuels n'en sont pas conscient et apportent bien souvent que le stricte minimum, nous empêchant de ce fait d'avancer dans une démarche d'enquête.

Ci-dessous, le texte accompagnant le cliché paru dans l'Est Républicain le samedi 13 février 1954, page 7 (Source extraite du site web de Mr Patrick Gross).


"Je vis descendre un engin planant en feuille morte..."

Un Homécourtois assure avoir aperçu (et photographié) une soucoupe volante.


Joeuf. -- M. Jean Hofmockel, est marié à Homécourt, où il habite chez ses beaux-parents. Ce garçon, bientôt père de famille, vient d'avoir, selon d'aucuns, une chance extraordinaire, alors que pour d'autres, il passe pour l'auteur d'une bonne blague. Il prétend, en effet, avoir photographié une soucoupe volante. Toute l'affaire se déroula la semaine dernière, M. Hofmockel, souffrant, profitait, vers 13h15, du pâle soleil hivernal pour se promener aux abords du crassier de Sainte-Marie-Aux-Chênes, derrière les fours à coke d'Homécourt.

"Soudain, je vis descendre vers moi, planant en feuille morte un engin de quelque vingt-cinq mètres de diamètre, très proche du sol. j'avais mon appareil photo et j'ai pu prendre trois clichés. Mais, au moment où je m'apprêtais à prendre le quatrième, la "soucoupe" monta brusquement à la verticale et disparut très vite."

Notre témoin confesse qu'il a eu très peur, pas suffisamment toutefois pour que cela l'empêche de photographier sa vision, mais assez pour ne réussir que médiocrement ses clichés. La plupart des quelques personnes à qui il raconta l'affaire sont restées sceptiques, Mme Hofmockel la première, encore qu'elle paraisse à son tour convaincue. 

Certains vont même jusqu'à prétendre que le photographe de soucoupes s'est servi d'un simple couvercle lancé en l'air pour prendre ses clichés.


Alors effectivement, pour qui veut s'en donner la peine et en ayant du temps devant lui, il serait possible de retrouver le témoin ou plutôt ces descendants pour tenter d'en savoir d'avantage et obtenir pourquoi pas les clichés originaux jaunis par le temps. Mais j'imagine que les personnes du "Cercle Vosgien Lumières Dans La Nuit", le futur CNEGU avaient déjà tentées de remonter la piste ...